Mort je t'attends



Des mots inventés

Imagés et sans surplus de bagage

Qu'on entendra demain

Des mots prononcés avec la rage

Levée au bout d'un poing

Tendu par des mots insensés

Trop longtemps j'ai dormi avec une pute

O combien d'orgasmes inventés

Pendant que je te jouais mes notes au clair de luth

Et les étoiles en plus à te pénétrer

Et mes idées lumière pour t'engrosser

Tu vois des cimes neigeuses

Des perles de lune rieuse

A ne plus te désosser

Je te prends sous le plomb torride d'un enfer

Et tu me donneras une enfant de putain

Protégée pour toujours par toi par moi des hivers

Et couverte de fleurs de jasmin

Mon amour mon amour ma douleur

O mon fruit si souvent avalé

Je te regarde parcourir mes chemins inviolés

M'inventant un grand champ d'honneur

Je te vois comme dans un prisme para-atomique

Avec des yeux bleus plein la gueule

Et je dégueule et je dégueule

Des notes ignorées de musique

Je te sais dans les bras d'un autre et je mesure

Le cubage de mon flot retenu

Mes pensées dans le voyage absolu

Et ma queue pour prendre la température

Ce soir la mer va quitter le sable

Et restera un corps tendre

Et l'écart de mes quatre membres

Le temps a fini de dresser la table

O cette mélancolie qui givre comme une branche d'hiver

Qui m'occupe le jour la nuit en des chants caverneux

Je te laisse avant que devant Dieu

J'aille boire une dernière bière

O mort mort mort

Ma raison bientôt s'en ira au bordel

Tirer un dernier coup à tire d'aile

Et tu m'amarreras à ton port

© Franck SIMON
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