La sirène
Je marchais dans la rue d'un pas nonchalant
J'écoutais tour à tour ma cigarette
La vue des passants
Le chant d'une assiette
Qu'on mange en jambon
Une sirène pêchait des poissons merveilleux
Elle avait mis des fleurs de jasmin au bout de son hameçon
Dans le caniveau elle noyait sa queue
Au premier lampadaire un pendu
Main tendue
Faisait la quête pour s'offrir un vélo et partir à la mer
Il voulait disait-il voguer sur une mouette
Un dromadaire qui rentrait de la guerre
Gagnait quelques sous
En laissant les passants lui caresser la bosse
Plus loin encore la fée Carabosse
Qui mâchait un missel de messe
Sifflotait tendrement en se grattant les fesses
Les yeux remplis de ces images douces
Je regagnais mon logis
Pour y passer la nuit
Ma porte était ouverte et mon tapis de laine rousse
Dansait avec mon poisson rouge
Sur une musique andalouse
Mes bouteilles ivres
Buvaient goulûment mes meilleurs vins
Mes livres
Eux pourtant sages
S'accouplaient page à page
Elle était là belle sirène
Etendue nue
Une cravate écossaise lui partageant les seins
« Je t'attendais » me dit-elle de sa voix de sirène
« Viens je t'offre mes reins »
J'ai rejoint le pendu